dimanche 14 octobre 2012

Il parait que c'est l’heure du tri…


Trier : Sélectionner, choisir parmi des personnes ou des choses en laissant de côté celles qui ne conviennent pas. 


Cette semaine a été un peu particulière… La semaine de ma trentième année m'a comme propulsé d un coup dans cette nouvelle vie qui est désormais la mienne… Laissant derrière elle ces dernières années… ces derniers mois… comme si inconsciemment j’avais poussé la porte et sauté à pieds joints dans ce qui sera maintenant mon quotidien… comme si les gens qui m’entourent avaient décidé de me tirer par le bras de l’autre côté de la ligne… comme sil était temps de prendre ce nouveau départ…

Cette semaine j’ai été confirmé dans mon nouveau job avec les félicitations du jury… J’ai eu de magnifiques marques d’affections que seul des gens qui m’aiment vraiment pouvaientt me donner… J’ai profité chaque soir de cette semaine d’une occasion de célébrer cette nouvelle vie… célebrer ma place dans cette nouvelle équipe, célébrer une amitié qui s’installe avec d'anciens collègues… célébrer une amitié presque fraternelle qui se confirme… célébrer des gens que j’avais à peine remarqué sur ma route et qui finalement prennent tout leur sens dans cette nouvelle vie… Cette semaine les gens qui m’entourent se sont tous révélés dans leur gentillesse et leur amour pour moi… (ou alors j’ai enfin été en mesure de le voir… de l’apprécier à sa juste valeur… )

J’ai passé une semaine dans ma nouvelle vie et pour la première fois depuis longtemps je me suis sentie à ma place… évidemment il y a toujours ces manques, ces angoisses, ces envies de fonder une famille et la peur de ne jamais y arriver mais pour la première fois depuis longtemps j’ai eu le sentiment que tout ce que j’avais fait, tout les gens que j’avais fréquenté relevaient de vrais choix… Cette semaine j’ai recommencé à vivre… Finalement la souffrance liée à mon anniversaire était peut-être un passage obligatoire comme un passage initiatique de l’autre côté de la barrière… un passage initiatique du côté du vrai moi…

Cette semaine je l’ai vécu comme un arret sur image…  comme si mon moi enfin assumé regardait cette nouvelle vie prendre forme… je me regardais entourée des gens qui ne m'ont jamais fait défaut le soir de mon anniversaire et réalisais que tant que je les avais la vie serait belle… je regardais  un  lien jusque là encore imperceptible en train de prendre forme autour d’un verre … je me regardais créer et apprécier de nouvelles habitudes …

Cette semaine le tri a commencé à s’opérer… certaines souffrances se sont faites souvenir… certains souvenirs se sont fait plus lointains… certains espoirs ont refait surface… d’autre sont morts… cette semaine j’ai laché prise… certaines choses, certaines personnes se sont rangés dans le tiroir fermé des déceptions, d’autres sont revenues se poser sur la commode bien en évidence…  

Certaines personnes ont du mal à jeter, à ranger… je ne suis pas de celles là et ma trentième année l’a confirmé… ma trentième année a confirmé que même si  je garderais à jamais le souvenir de mon 1er vélo ma cave ne serait jamais encombrée de vieilles roues rouillées… cette semaine j’ai vidé ma cave… la vie a discrètement, insidieusement fait du tri dans ma cave… je suis descendue par habitude jeter un œil sur le fatras amassé depuis des année mais mon vieux vélo n’était plus là… et il ne restait plus sur le sol qu’une trace imperceptible d’un vélo resté trop longtemps à la même place… je le devine encore… je le vois encore… mais il n’est plus là…

Je me sens moi aussi un peu vidée et en même temps beaucoup plus légère… je suis blessée, déçue mais prête à repeindre ma cave… prête à retirer la clé du tiroir de mon porte clé… je me sens un peu comme un enfant qui ferait ses 1ers pas… terrorisé à l’idée de ne plus être un bébé… excité à l’idée d’explorer de nouvelles possibilités… je sais que je vais tomber… que je n’arriverais pas à faire une randonnée demain… que par facilité je vais encore avoir envie d’avancer à 4 pattes… jusqu’à ce qu’un jour sans m’en rendre compte le fait de marcher sur mes 2 pieds devienne un réflexe naturel…

J’aurais aimé ne pas avoir à réapprendre à marcher… j’aurais aimé ne pas avoir à vider ma cave… mais il faut croire que ce n’était pas possible pour moi… il faut croire que mon vieux vélo prenait trop de place… que sa rouille commençait à abimer le sol et le bruit de ses roues qui grincent devenait  trop envahissant… si seulement il  avait pu se faire discret et ne me rappeler que le jour où j’ai enlevé les petites roues… mais non… il a décidé de se faire bruyant et de me rappeler toutes les fois où je suis tombée… il a décidé de se faire voyant et de me montrer à quel point il avait vieilli, à quel point il s’était abimé ne laissant place qu’à une antiquité obsolète sur laquelle je ne m’imaginerai plus jamais monter… j’ai du me résoudre à m’en séparer… la vie a du se résoudre à m’en séparer… et avec lui ma première trottinette, mes vieux rollers mon premier ordinateur et mes chaussons de danseuse…

Je suis aujourd’hui dans ma nouvelle vie et j’ai hâte de pouvoir dire Ô combien elle est jolie… J’entends déjà au loin la mélodie du bonheur reste à savoir d’où elle vient…

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